Sur la route

Je trouve le temps long.
Pour me détendre et détendre l'atmosphère, elle me parle de ce qu’elle aime ; la musique. Je sens très bien qu’elle a une pression et n’ose aller plus loin.
Je lui demande :
- C’est encore loin ?
- Non. On va le trouver.


L’habitacle de la voiture est surchauffé par la situation, pas une chaleur rayonnante.
La chaleur du contexte.
Je lui avais dit :
- Te souviens-tu de ce que tu dois faire ?
Je conduis avec son silence.
- Oui, je me souviens…
En murmurant ses mots, une audace lui vient ; elle pose sa main sur ma cuisse.
Un frisson, je vibre d’elle, de cette main qui fait trembler mes sens.

Je conduis, stoïque extérieurement.
Elle se met à caresser ma cuisse en remontant progressivement vers mon entrejambe.
Je la regarde du coin de l’œil.
Elle continue de me parler de la musique, des vibrations, des résonances…
Sa main me déconcentre.
Comment conduire dans de telles conditions de haute pression ?
C'est un véritable étendard dans ton pantalon !
J’attends ses mots et ne fait rien pour l’aider, juste l’envie d'accélérer… moment où !
Elle s'exclame :
- Ça y est ! Un chemin !
Je tourne à l’endroit indiqué puis arrête la voiture dans ce petit chemin détrempé par la fonte de la neige.
Sa main parvient jusqu'à mon sexe, qui est dur et gonflé sous l'étoffe de mon pantalon.
- Je vous veux dans ma bouche !
Enfin, elle le dit !
Une fois de plus, la magie agit, tout tournoi autour de moi, le temps suspendu à son action, la terre arrête de tourner et la vie explose dans mon cœur… Dans mon sexe.
L'air ambiant tropical de la voiture, chaud et humide, attise tous mes sens.
Elle se jette sur moi, m'enlaçant dans une douce étreinte.
Se presse contre moi. Je savoure tout en douceur son étreinte et m'imprègne de ses odeurs…
Je ferme les yeux la laisse faire.
Le combat avec la ceinture, les boutons du jean et la bosse doit lui apparaitre.
Je ne sens plus que le faible tissu d’un caleçon qui doit trembler sous la pression de ma verge.
Et l'enivrante caresse de sa main qui déplace la toile d’où surgit mon membre.
Je vibre de cette main qui m'alanguit dans des gestes lents et mesurés…

Je me déploie sous ses caresses.
Soulève mes fesses pour que mes habits glissent.
Puis je m'abandonne à elle, la tête contre la vitre les yeux clos.
Assis, mon corps dévoilé dans une posture de voyageur attendant quelque chose : la caresse d'une passagère…


Je l’imagine, contempler mon sexe qui l'attire irrésistiblement. Ce sexe, que de beauté sous son regard avide ! Avec les veines, comme une icône rougissante. Elle sait qu'il se dresse ainsi pour elle, qu'il se gonfle démesurément pour la séduire, qu'il se durcit pour la fasciner et qu'il se fait de braise pour l'attraper.
C’est ainsi… un sexe d'homme à tout, dans sa forme, son aspect, sa couleur, son odeur, pour captiver une femme…

Je sens sa main qui du bout des doigts me caresser. Me manipule cette caresse divine avec une infinie délicatesse, comme s'il s'agit d'un petit animal fragile.

Mon désir commence par un liquide translucide, il brille d’un éclat d'une eau cristalline. Une larme d’envie perle sur mon gland au front lisse et rond comme une boule de billard. Une goutte hypnotique s'offre à elle. Elle ne peut s'empêcher d'y poser ses lèvres puis sa langue pour goûter cette perle nacrée…

Alors que dehors le temps passe, ici il est arrêté.
Elle s'attarde sur moi dans une dégustation des plus surréaliste qu'il soit. Un onguent de douceur s'échappe de mon sexe et envahit sa bouche. Une langueur océane qui vient à elle en effluves marins avec ses embruns iodés, ses fruits de la mer et tout mon sel de l'océan.
Le contact de sa bouche, de ses lèvres… les sensations de ses actes, voluptueux créés en moi un vertige, une ivresse et je ne peux contenir plus longtemps mon ardeur instinctive à aller jusqu'au bout de mon voyage, je m’enfonce dans les profondeurs abyssales de sa bouche.

J'ai ce désir d'aller encore plus loin. Je suis devenu d'un coup un tsunami… de plaisir qui gagne tout mon être. Soudain, mon sexe nourricier décharge en une poussée vertigineuse. Tout envahi. Tout s'infiltre en une tumultueuse liquéfaction. Tout se nappe sur la grève de notre amour. Mon nectar suprême dans sa bouche. Liquide séminal, liquide sublissime, eau de la vie…
Une coulée envahit sa gorge. Le liquide visqueux descend lentement dans son tube digestif. Elle a en elle cette part infime qu’elle va garder, une petite part bien physique qui s'incruste au plus profond d’elle.



Le sablier du temps s'est écoulé, il est temps de repartir.

Aucun commentaire: